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L'Homme en Noir

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instants de chroniques pour du temps à perdre !


the dark side of the Geek (réponse à Simon Pegg, mais surtout à première)

Publié par Nicolas Koredly sur 22 Mai 2015, 12:15pm

c'est beau hein ?

c'est beau hein ?

Tu penses que rien n'est meilleur qu'Avengers 2 ? Que la Japan Expo est le meilleur carrefour de la culture asiatique en France ? Que Cyprien est la meilleure blague Geek du cinéma français ? Comme François Fillon tu es un vrai de vrai (c'est pas moi qui le dit http://www.gameblog.fr/news/9908-francois-fillon-je-suis-un-vrai-geek ) Et finalement tu prends tout ce qu'on te donne pour sauter à pieds joint dans toutes les cautions "geek", sans réfléchir si tu as pris un parachute avant de quitter ton siège, cette article est là pour toi. Et parce que j'ai pas (encore) de caméra; reprendre cette théorie fumeuse comme quoi être geek, de nos jours, c'est cool... Ben je vais écrire un article.

I/ Mais en fait bordel de merde, c'est quoi un Geek ?

Sans dire que je suis un spécialiste de la culture Geek, on va faire un pitit récapitulatif, juste parce qu'il faut replacer certaines choses dans leur contexte. Un geek, historiquement et à l'origine, c'est le fou du village, vous savez, le petit mec qui boit son urine et balance de l'essence sur les sorcières.

Avec le temps, c'est devenu un dérivé de "Nerd" aux Etats-Unis, Un Nerd, pour parler vulgairement, c'est un intello. Il s'agit donc d'une caste bien précise qui est nait dans le milieu américain et qui définit le cliché du milieu social. Je pourrai développer l'analyse du système des casts aux Etats-Unis, mais ce serait idiot en ce sens que ça n'ajouterait rien. Donc comprenez bien, vous avez les nerds, classe sociales des intellos au cliché des lunettes, de l'informatique, du comportement asocial, des boutons et du club d’échec. (pour un rapide résumé je vous invite à regarder la vidéo en bas de l'article).

De nerd, on dérive à l'insulte "geek", en gros "fuck off you motherfuckin geek", en traduction, dégage espèce de putain de taré du village. De la même manière qu'on traitera un gothique de dracula, vampire, démon, sataniste et j'en passe, le nerd est centré sur la folie, le décalage avec le monde "réel" et il est mis au banc de la société.

Tu le sens le mec sexy et populaire ? :)

Donc voilà, comprenons clairement qu'un geek, à l'origine c'est péjoratif. Avec le temps, le terme "geek" est venu pour illustrer les goûts "à part" du Nerd, Le nerd c'est la personne, le contexte social en quelques sorte, le geek l'expression de la culture et de sa marginalisation, et donc sa plongée dans un milieu virtuel/imaginaire/différent du grand "reste" du monde.

"Ouais mais maintenant ça veut tellement plus dire ça, comment que c'est trop des mensonges !"

Ah bon ? Ne parle-t-on pas de "culture geek' ? Être un Geek, c'est donc appartenir à la famille des nerds, sans être forcément un intello. Être un geek, ce serait donc prendre les avantages du nerd, sans les petits inconvénients ?

II/ Tous un peu geek ?

Ce petit précis, revenons à nos moutons un instant. Simon pegg, malgré ce qu'écrit première, parle lui de culture nerd. Vous situez bien la différence ? Il se plaint que le nerd/geek est à l'écart du monde, et que la culture ne tente pas de le raccorder à une actualité politique. Et, force est de constater qu'il a raison, tout en ayant tort. La culture nerd est souvent placé sur le système d'éloigner la personne des préoccupations politiques de première ordre, mais en même temps c'est parce qu'il est depuis le départ fondé sur ça.

La culture geek est basé sur l'évasion. Une évasion nécessaire, salutaire et présente, mais avant tout une évasion. Difficile dés lors d'appliquer une critique face à cette terrible réalité, si on cherche à s'évader du monde réel, c'est que les problèmes dudit monde réel nous étouffe au point que la fuite soit la seule solution immédiate.

La situation politique étant ce qu'elle est, il n'est pas nécessaire de faire science po pour comprendre le besoin d'un point de fuite. Et comme le point de fuite doit être proportionnellement équivalent à la somme des problèmes, on veut du plus gros, de l'immédiat et surtout, un effet qui puisse nous assommer pour tout oublier. La plupart des drogues n'étant pas légales, le moyen de fuir est pour beaucoup tout trouvé, vu que les petits génies du club d'échec en ont foison, et donc naissent les nolife. Le nolife, c'est le type qui va se plonger dans un univers virtuel pour fuir de manière aussi définitive que possible le monde réel.

Le nolife est donc un peu geek, mais c'est surtout un type beaucoup névrosé, quasi pathologique, et dont la solution consiste à jouer à l'autruche, en mettant sa tête dans l'écran pour ne pas voir le lion qui s'approche.

Et qui, bordel, peut l'en blâmer ?

Le nolife, c'est la démonstration parfaite que le monde n'a pas encore réussi à trouver le geek intéressant. Le nolife, c'est le nerd des bancs du lycée dans les années 60, c'est le type qu'on va aller chercher sur tellement vrai pour se foutre gentiment dans la gueule avec des bimbos décérébrés et des animateurs aussi cons que des tables. Le nolife fait peur, c'est l’héroïnomane du XXIe siècle.

Nul besoin d'être hardcore gamer pour susciter la crainte, dites-vous qu'on en est au stade de chronométrer la durée moyenne "saine" que doit faire un joueur par jour. Les plus gentils oscillent entre 30 minutes et 1 heure.

Mais donc, si les nolife sont en augmentation, les geeks/Nerds le sont-ils aussi ? Clairement, oui. Maintenant non, jouer aux jeux vidéos, même 18h par jour ne fait pas de vous un geek. Et vous n'êtes pas "un peu geek" parce que vous avec un I-Phone, un mac, ou que sais-je. Vous ne pouvez pas être un peu rappeur parce que vous écoutez MC Solaar et qu'eminem ne vous colle pas des boutons.

Vous pouvez avoir une culture geek, avoir des "bases" geek, apprécier même la culture geek. Mais ce n'est pas un mal de dire que vous ne représentez pas une caste de société...

Être un geek n'est pas une fin en soit, ni un début. Ça ne vous rendra ni plus intelligent, ni plus cool, ni plus viril (surtout pas d'ailleurs). Vous serez, en priorité et surtout dans la droite lignée d'un mouvement essentiellement américain, La culture "geek" est une culture essentiellement américain, et ancré dans le XXe siècle depuis les magazines pulp qui ont lancé les BDs d'aventures et de science-fiction (Conan es-tu là ?)

Se déclarer en tant que Geek, c'est s'enfermer de soit-même dans un optique du dehors. C'est s'imposer et déclarer au monde qu'on en fera jamais vraiment parti. Voilà pourquoi la figure du super-héros est très souvent au centre de la culture geek.

III/ Une culture essentiellement capitaliste ?

Ou plus simplement geek n'est-il qu'un produit consommateur relatif de son époque ? Pas forcément de son époque, et pas plus que n'importe quel milieu culturel. A la différence après, comparé aux autres, que souvent il y'aura un côté accumulation. Que ce soit dans la Bande-dessinée, dans les films, dans les livres, ou les jeux vidéos.

Maintenant est-ce que le geek est un consommateur bas du front de tout... Force est de constater que non. S'il suffisait de mettre quelque chose estampillé "Geek" pour que ça marche, comment expliquer que Batman et Robin soit si mal vu dans les communautés ? Que malgré les battages médiatiques les points d'accord ne seront jamais majoritaire ?

Parce que les Geeks, fondamentalement, sont des sales chieurs. Car s'ils n'ont pas forcément connaissance de tout les faits mondiaux existant (tout en exagérant pas, ils sont aussi bien renseignés que n'importe qui sachant rechercher l'actualité sur google.), ils sont à la pointe des infos concernant ce qui leur tient à cœur, et passent parfois plusieurs heures à débattre sur une seule photo.

Si perte de temps il y'a pour certains, force est de constater que le débat est au centre de cette culture, Marvel/Dc, Avant/Maintenant, PC/Consoles, Origine/Adaptation, Ancienne trilogie Star wars/ Ancienne trilogie Star wars.

Ainsi quand Simon Pegg déclare qu'il est triste de voir comment le cinéma n'essaye pas de rendre plus intelligent le geek moyen, force est d'abord de lui rappeler que quand on a dans sa filmographie des "chefs-d’œuvre" comme mission impossible 3, les chroniques de narnia, mais pire encore, les hyper racoleurs Star Trek et Star Trek into Darkness (avec quand même Leonard Nimoy qui ne sert que de caution geek pour attirer le chaland), et qu'on est en charge d'écrire le 3e, faudrait voir à pas trop la ramener, et surtout que c'est comme ça depuis l'origine de Hollywood et que se réveiller à 45 ans, ça fait un peu de peine.

Maintenant rien n'empêche de s'attrister du succès impressionnant de Avengers 2 (principalement visé par les propos), mais qu'il faut pas s'imaginer que c'est à cause des geeks qu'on en est à un tel chiffre du box-office. Je veux bien qu'il y'ait de l'influence, mais faudrait voir à pas pousser mémé dans les orties, car si les geeks du monde avait un tel poids, jamais Zack Snyder ne serait en train de réaliser Batman Vs. Superman , et on aura enfin une émission dans les médias généraux qui nous prend pas pour des teubés en mal de reconnaissance.

Bref, tout ça pour dire qu'être Geek aujourd'hui n'est pas plus "in" qu'hier, que de les voir sortir du placard aujourd'hui pour s'affirmer (comme une communauté homosexuelle à laquelle ils seront toujours liés) n'en fait pas un mouvement politique, et qu'il suffit de taper geek dans google image pour voir que les clichés ont toujours la vie dure, et que toutes les bimbos tarés et les bobos cyniques qui s'en réclament ne comprendront jamais ce que ça signifie.

Être une Geek n'est pas une tare en soit, c'est juste accepter le fait de porter la pancarte éternel du "freak" qu'on rejette. Et demander à ces types-là d'être un peu critique, c'est ne pas avoir discuter avec eux depuis très longtemps.

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